Une soirée au cabaret, pour se changer les idées

[Angeline DeLassare]

Lundi 27 Avril 2009, 19h00

La nuit tombait à peine sur la capitale française et déjà, le monde des ténèbres reprenait ses droits. Non loin de là, l'une des plus belles roses s'éveillait. Lentement, son corps se mit à se mouvoir sous les draps de satin, comme une fleur sous une légère brise. Ses reins se cambrèrent... Ses vertèbres se délièrent... Ses bras et ses jambes s'étirèrent... Et ses paupières se levèrent, doucement, laissant entrevoir deux magnifiques yeux verts émeraudes légèrement luisant dans la pénombre.

Angeline se redressa, avec toute cette grâce naturelle qu'elle dégageait, se retrouvant face à son cher et tendre serviteur. Ce denier lui tendit la main afin de l'aider à se mettre debout et la rose répondit à son invitation. Une fois sur ses pieds, elle s'approcha d'Asher, l'embrassant tendrement, avant de venir sentir l'odeur si agréable de sa peau, s'enivrant de se doux parfum, avant de venir se sustenter au creux de son cou. Elle n'avait guère envie d'aller flâner dans les rues de Paris à la recherche d'un jeune homme à séduire pour lui servir d'encas. D'autant plus que ce soir, elle s'était accordé un jour de congé afin d'aller se divertir au Moulin Rouge. Après tout, c'était une forme d'art comme les autres, et surtout, ça lui changerai les idées. Son seul regret : que Raffael ne put être avec elle...

Plus d'un mois s'était écoulé depuis leur dernière rencontre au musée du Louvre... et la belle n'avait préféré rester à l'écart de la société vampirique. Elle avait besoin de se reposer, de retrouver ses forces et son intégrité. Avoir frôler une nouvelle fois d'aussi près était plus que troublant... Encore un peu et il l'a tuer... Encore un peu, il lui donne l'Amarante, ce qui aurait mener à leur fusion en un seul même corps à tout jamais... Elle ne lui en voulait pas... Comment même aurait-elle put... Il était celui pour qui elle damnerai son âme...

Lentement les bras d'Angeline enlaça son si charmant amant, se blottissant lentement contre son corps chaud. Asher s'était habitué au fil des années au contact froid de la peau de la Toréador, bien que cela le faisait frémir à chaque fois. Il la serra contre lui, alors qu'elle déposa son oreille sur son torse pour en écouter les pulsations, sans prononcer le moindre mot. Le jeune homme, dents serrés, maudissait intérieurement le nom du Sire de sa douce... Il ne supportait pas la voir dans cet état... Mais il savait que de toute évidence, il ne pourrait jamais s'interposer entre eux. Il serait toujours là pour elle... Du moins, tant qu'elle voudrait de lui ses côtés...

Asher déposa un délicat baiser sur le front de sa Rose, lui rappelant qu'elle avait une sortie de prévue ce soir. Elle hocha doucement de la tête avant de quitter cette délicieuse étreinte pour prendre une douche salvatrice.

Un moment passa quand Angeline sortit enfin de la salle de bain. Sur le lit avait été déposé une sublime tenue de soirée. Un sourire naquit au coin de ses lèvres, remerciant au fond d'elle même celui qui la servait depuis près de treize années. Elle enfila sa robe corsetée, puis se maquilla un temps soit peu pour gommer son teint blafard. D'habitude, elle arrivé à conserver un minimum une apparence assez humaine, mais depuis le fâcheux incident dans son bureau, son visage avait perdu ce petit côté rosé naturel. Elle se devait donc de jouer d'artifice cosmétique toujours à portée au cas où. Quelques bijoux pour parfaire son apparat et la belle fut prête à partir.

La Primogène gravit les marches de son escalier jusqu'au rez-de-chaussé de son loft. Asher l'attendait devant la porte, clé de de sa voiture à la main. Il lui tendit le bras, l'accompagnant ainsi jusqu'au véhicule pour la conduire au célèbre cabaret parisien où il la déposa.

Angeline le remercia de cette attention, le gratifiant d'un sourire sincère avant de se diriger vers l'entrée du Moulin Rouge. Elle montra son billet au guichetier qui la laissa passer sans encombre. Rapidement elle fut guider à une table très bien située pour deux personne qu'elle avait réservée pour être seule.. et tranquille... Petit à petit, la salle se remplissait, pour bientôt être comble. Le dîner allait être servit. Une chance qu'elle sache conserver pendant un bon moment les aliments et les liquide telle que le champagne qu'elle venait à ingurgiter, préservant ainsi la Mascarade.. Ses semblables ne les supporter pas, à moins d'y être fortement entraîné.

[Kwon Mee Joo]

En ce lundi soir d'un mois d'avril encore frais, la ville de Paris tombait dans l'obscurité.
Peu à peu, le firmament amenait avec lui la lueur scintillante des premières étoiles, tandis que le ciel prenait une couleur mauve, zébrée de rose.

Kwon ouvrit les yeux en sursaut. Par le trou béant qui devait faire office de porte d'entrée à l'immeuble désaffecté qu'il avait investit quelques jours auparavant, et qu'il avait baptisé « Tanière », il distinguait deux chiens érants qui se disputaient un morceau de ce qui avait dû être de la viande, devant une carcasse de voiture, qui était la seule résidente, avec les rats, du no man's land qui entourait ce complexe en ruine.

Il pesta intérieurement contre ce réveil trop « matinal », pour un jour où il ne bossait pas, et mis machinalement ses mains dans les poches de son jean. Il était habitué à n'y sentir grand chose.
Il y avait là quelques euros, son zippo,et un poing américain, et deux capotes. Ces dernières n'étaient destinées qu'aux femmes qu'il ne prenait que pour le sexe, après son diner.
Il en « restait » d'ailleurs une qui avait servi tout de même de repas, l'ébat lui ayant donné une petite fringale, à quelques mètres de son matelas défoncé.

Il ne savait que faire.. Il décida de sortir voir comment se présentait le terrain de chasse, ce soir là.
Après une bonne heure de marche, et un accrochage qui lui avait rapporté le contenu du porte-feuilles de « l'oppresseur », si peu appétissant qu'il n'avait pas daigné y gouter, il se rendit à l'évidence. Aucune femme non-accompagnée, et qui exacerbe un temps soit peu son appétence..

A force de déambuler, il en était arrivé dans le 18ème arrondissement.
Là, au détour d'une rue, il remarqua deux jeunes filles, ravissantes, qui riaient à pleins poumons, s'attirant le regard des nombreuses personnes les environnant.
Il allait détourner les regard, en allumant une cigarette, quand il les vît tourner dans une petit ruelle.

Cela ne fît qu'un trait dans son esprit, il accéléra ,et leur emboita le pas, se faisant le plus discret possible, pour les yeux tant que pour les oreilles.

« Va falloir en assommer une. La moins appétissante. Je pourrais jamais ramener les deux à ma tanière.. » Pensa-t-il.

Alors qu'il se rapprochait d'elles, elles s'arrêtèrent net. Il en fît de même.
Elle frappèrent quelques coups contre une porte sans clanche, métallique, à droite de la ruelle.
Au bout de quelques secondes, la porte fût ouverte par une espèce de gorille. Elles entrèrent alors, et la porte se referma.

Dépité par cette chasse infructueuse, il poursuivis son chemin lentement, jusqu'au bout de la rue.
Il eut la curiosité de tourner la tête à gauche, et vit en grosses lettres « le moulin rouge ». Le bâtiment était surmonté d'un moulin, aux ailes éclairées.
.. Après quelques secondes, il réalisa que les deux jeunes filles de tout à l'heure avait toutes les chances d'être danseuses, ou serveuses.

Vérifiant la monnaie qu'il portait, plus conséquente depuis qu'elle avait été fournie par le porte feuille de l'inconnu bousculé, il décida d'entrer. Cela passerait pour une dépense inévitable dans ses dans ses comptes, cette dernière lui promettant un repas, qu'il sentait s'éloigner à grands pas.
Il avait trop connu la faim pour jouer l'avare.

Lorsqu'il se présenta, en demandant une table, l'homme au comptoir l'examina de haut en bas, d'un regard perplexe. Deux hommes, en costumes, d'un bon mètre (de large) chacun, vinrent se placer à ses côtés.
Il les gratifia d'un large sourire, exagéré, et sortit le paquet de billets verts qu'il tenait en poche. A cette vue, l'autre homme congédia les « vigiles » d'un mouvement de la tête, et lui sourit aimablement, le faisant conduire sur le champs à une table libre, au fond de la salle. Il était seul, et il n'en était que plus heureux, tranquillement installé. Ses yeux s'habituant alors à l'ambiance du lieu, ils se mirent en quête des deux proies envolées..

[Angeline DeLassare]

La belle rose se délecta du goût subtil de son verre de champagne, dont la saveur exquise formait une alliance divinement remarquable avec le fois gras servit. Les yeux clos, elle laissait les parfums exalter son palais, émerveillent ses sens à chaque bouchée. Que l'art de la table lui manquait... La gastronomie français était si raffinée... Comment y résistait... Elle savait que d'ici quelques heures, son corps les rejetterait quoi qu'il arrive, son organisme ne pouvant assimilé ses aliments pourtant si agréable. Elle passerait pour une anorexique, tout au plus, si elle n'aurait pas quitter les lieux d'ici là.

Angeline ouvrit lentement les paupières, encore sous le charme des notes sucré de son entrée, afin de balayer la salle du regard. La plus part des convives mangeaient tranquillement, bavardant ci et là. Mais les yeux émeraudes de la belle se posèrent sur une silhouette non inconnue au fond de la salle. Elle l'observa un instant, essayant d'en savoir plus sur la personne en question...

[Auspex Niv2 - Perception de l'Aura -> Echec faible.]

... Mais elle ne put en savoir plus malheureusement. Une chose était sûre, elle l'avait déjà croisé quelque part, mais où... Elle nota tout de même que ce dernier était assez pâle de peau et qu'il n'avait pas un grand appétit, vu l'état encore pleine de son assiette. Soit il n'avait pas faim, ce qui était fort dommage que de gâcher un si bon met, soit il n'y connaissait rien en cuisine ce qui serait là aussi un crime de n'avoir jamais goûter à de telles gourmandises du Périgord noir... Soit il s'agissait d'un vampire, et là, mieux valait rester sur ses gardes... Chose bien évidement que le Sénéchal qu'elle était se veillait à toujours être.

[Kwon Mee Joo]

Il avait beau essayer, il n'y arrivait pas. Rien à faire, le dégout que lui inspirait les plats qu'on lui présentait était trop fort, il ne pouvait se résoudre à ingurgiter de tels mets.
La dernière fois qu'il avait essayer, il avait terminé dans les toilettes du bar, à vomir l'assiette de bourguignon en même temps que son repas de la veille au soir.

Expérience qu'il ne réitèrerait pas. De plus, deux choses l'agaçaient.
La première était de ne pas retrouver les deux pimbêches qu'il avait prit en chasse. Elles n'étaient vraisemblablement pas serveuses. Il n'avait plus qu'à espérer qu'elles dansent, pour ensuite les féliciter, leur faire les yeux doux, et.. un bon repas. A cette idée, un sourire naquit sur ses lèvres d'un pale rougeur.

Un sourire bien vite évincé par la moue qui lui vint au souvenir de l'autre « détails » qui le tracassait : Il sentait des picotements dans sa nuque, comme si on l'observais. Mais dans la demi-pénombre du repas, rien à faire, il ne distinguait aucune paire d'yeux le scrutant avec attention.

«- Soirée de merde! pensa-t-il. Payer pour être mal-à-l'aise, avoir sous le nez des vapeurs un temps soit peu appétissante, mais non-comestibles, et le tout la faim lui tiraillant les entrailles..

-'Vraiment pas le bon plan. J'pourrais encore m'asseoir à une table, en draguer une, n'importe laquelle, la ramener dans la petite rue de tout à l'heure, et.. »

Machinalement, en pensant, sa tête avait effectué un mouvement circulaire vers la gauche, dans le vague. Seulement, ses yeux s'étaient posés sur deux émeraudes qui brillaient, à quelques tables de lui. Elles étaient fixées en sa direction, et ne cillaient pas.Il fit mine de ne pas l'avoir remarqué, et commença à s'imaginer se levant, et allant l'aborder. Si elle le regardait avec tant d'insistance, elle était forcément intéressée... Laissant ses pensées défiler, il commença, inconsciemment, mais surement, à s'inquiéter des ces deux points lumineux, magnifiques, qui ne changeaient de reflets qu'à la lueur de la bougie sur la table devant cette femme..

Une impression de déjà vu, face à ce vert profond, insondable, s'immisçait dans son esprit. Il finit par lui rendre son regard appuyé, de ses yeux bleu.
Il attendait de voir quelle serait sa réaction.

Amie ou ennemi? Proie potentielle, ou à écarter ?
Les prochaines secondes allaient le lui révéler..

[Angeline DeLassare]

Angeline continua à observer la personne d'origine asiatique avec une certaine curiosité. Ne pas savoir d'où elle pouvait le connaître la frustrer d'avantage. Maintenant qu'elle avait un contact visuel avec ses yeux azurés, peut être arriverait-elle à en savoir davantage...

[Auspex Niv2 - Perception de l'Aura -> Réussite critique.] Ah bah oui... effectivement ça marche bien mieux >_<

... et le résultat ne se fit point attendre. La Belle Rose sonda son âme, découvrant ainsi qu'il s'agissait d'un Semblable... Peut-être un Camariste, et si c'est le cas, sûrement du Clan de la Sagesse vu son accoutrement qui n'avait rien d'une tenue de soirée pour venir en un tel lieu. Elle percevant son aura uniforme. Pas de trace notable d'Amarante. Et également son état d'esprit. Il n'était pas vraiment là pour le spectacle qu'il s'apprêtait à regarder durant près d'une heure et demie, mais pour les danseuses dont il voulait à la fois se délectait de leur formes mais également de leur liquide vital.

Un mince sourire des plus charmants se dessina à la commissure de ses lèvres finement ciselés. Tout en le ne lâchant pas du regard, elle en profita pour attraper le bras d'un serveur qui passait juste à côté d'elle. Elle détourna alors l'attention vers l'humain, plongeant ses yeux émeraudes envoûtants dans ceux du jeune homme et lui murmura quelques mots. Il lui répondit d'un hochement de tête approbatif et se dirigea vers la table du vampire dont elle se mit de nouveau à observer.

Le serveur s'approcha de l'inconnu, le priant de l'excuser de troubler son repas, lui indiquant que la jeune femme attablée non loin l'invitant à partager sa table, puis, le saluant, il repartit à son devoir.

[Kwon Mee Joo]

Les mots du serveur ne firent qu'un tour dans sa tête. Il quitta le regard toujours fixe de l'inconnue aux yeux verts, et inclina la tête vers le serveur, lui signifiant qu'il l'avait bien écouté, et le congédiant à sa tâche par la même occasion.

« voilà qui devient intéressant, se dit-il. Un sourire narquois lui fit plisser la joue droite, et son regard revint aux deux ravissantes émeraudes qui luisaient non loin de là.
Il se voyait déjà l'amenant près de sa tanière, de sa voix sensuelle, et de ses regards langoureux.. Il voyait même la suite venir, un coït, ou un viol, si elle n'y était pas consentante, et ,pour finir, le repas tant attendu.
La réussite de cette entreprise ne tenait qu'à deux choses : la façon dont il s'y prendrait pour la séduire dans les minutes qui suivraient, et de son intuition.

-C'est un peu trop beau, voir trop facile pour être vrai.. Qui plus est, la dernière a être tombée aussi facilement dans le paneau était d'une blondeur sans pareil.. Elle elle est châtain..

Tout en pensant à ses fariboles, il se leva, pris son cuir, le mis sur son épaule, et commença à s'avancer vers la mystérieuse jeune femme, tel un papillon obnubilé par un néon aux reflets verts.

Plus il s'approchait, plus le nœud qui lui enserrait l'estomac se contractait.

-J'la sent pas, elle ,en fait..

Il n'était plus qu'à six pas de la table. L'une de ses nombreuses chaînes tapa contre le dos d'un vieil homme, paré d'une somptueuse tenue de soirée. Il se redresse derechef sur son dossier, et se retourna. Rouge de colère, il écarquilla les yeux en découvrant l'espèce de motard dépenaillé qui venait d'interrompre sa dégustation.

-'D'solé. Dit-simplement Kwong, d'un air dédaigneux.


-On ne s'excuse pas soit même, jeune homme ,mais on demande des excuses.


-Bah moi j'm'excuse moi-même, "vieil homme", que ça t'plaise ou pas.

L'état chromatique de son visage virait à la tomate trop mûre.

-Espèce de petit merdeux !

Plusieurs personnes commençaient à s'intéresser à l'altercation. Des visages se tournaient, des murmures s'échangeaient.. pour sa part, a mystérieuse inconnue observait la scène sans réagir. Elle ne devait pas moins en penser.


C'est mort pour le numéro de charme... 'Tain ,pourquoi est-ce que ,quoi que je fasse, y'a toujours une couille quelque part?..

-Bon écoute le vieux, j'ai pas envie d'me prendre la tête, si t'es pas content on règle ça dehors, si t'as pas trop mal au dos. Et il sourit.

La femme de l'homme en question saisit sa manche, et l'intima de se rasseoir. Elle lui dit juste qu'il aurait de leurs nouvelles, que son nom était dans les registres du restaurant, et proféra plusieurs menaces de poursuites, et s'appuyant sur le fait qu'il y avait des témoins,et...

Il ne l'écoutait plus. De toutes manières, il avait donné un faux nom.
Il s'avança vers la table de celle qui l'avait invitée à s'y asseoir.
Il tira lentement une chaise, n'osant la regarder dans les yeux après ce qu'il venait de se passer.
L'adrénaline retombée, il se sentait rouge jusqu'aux oreilles, comme un gamin qu'on aurait vu faire une bêtise. Le calme était revenu dans la salle. Les regards accusateurs qui lui lacéraient le dos s'évanouissaient avec les secondes.
Seule la douce musique de la salle occupait maintenant l'ouïe des gens attablés.
Pour sa part, Kwon entendait son coeur battre à tout rompre dans ses tempes.

C'était pas comme ça que ca devait se passer... Merde !

Sentant encore ce regard qui le piquait au vif sur son front , il releva la tête, fixa la beauté de la jeune femme intensément, et au bout d'une minute d'un silence qui lui sembla peser durant une éternité, lâcha un :

« Bonsoir... » gêné.

[Angeline DeLassare]

La Belle Rose observa la scène en silence, non sans perdre son ravissant sourire. Elle prit même son verre de champagne, le sirotant en se délectant de ce qu'elle voyait. Plus ça allait, plus ses suspicions sur le clan du jeune homme se confirmaient.

** Si mes hypothèses se révèlent vraies... Les Semblables du Clan de la Sagesse ne sont plus les fins philosophes que j'ai pu connaître... **

Elle continua à se terrer dans son mutisme, gardant en mémoire le moindre geste en tête. Car si il s'agissait effectivement dans Brujah et qu'il venait à enfreindre une de leurs Traditions, elle devrait sévir sans le moindre scrupule car tel était son devoir de Sénéchal.

Au moins, il avait de la chance, ce ne fut pas le cas. Pas de bris de Mascarade. C'était le principal. Néanmoins, elle balaya rapidement la salle du regard, vérifiant s'il n'y avait pas d'autres vampire ou lupins dans l'assemblée... Ce qui ne fut pas le cas. Que des humains. Angeline soufflait intérieurement. Au pire, on rapporterait dans la presse huppée qu'un trouble fait habillé comme un punk et aux mauvaises manières avaient réussit à venir au Moulin Rouge. Mais on ne révélera pas d'homme à la peau aussi froide qu'un cadavre ou autre chose.

La jeune femme reporta son attention sur l'asiatique, souriant un peu plus quand celui ci s'installa à sa table. Il n'avait pas renoncé à son invitation malgré ce manque de bienséance. Elle continua à se sustenter de son champagne, avant de reposer son verre, ses yeux émeraudes toujours dans ceux azurés de son interlocuteur.

"Bonsoir très cher. Vous n'avez pas l'air d'être un grand habitué de ce genre de d'endroit, je me trompe?"

Angeline souriait toujours aussi agréablement, mais sans la moindre once de moquerie ou de mépris. Simplement une grande douceur et un charme fou qu'elle dégageait si naturellement, sans le moindre artifice.

[Kwon Mee Joo]

Devant ce sourire, sa confiance naturelle avec les femmes s'estompait, comme s'il perdait tous ses moyens devant l'aura de beauté qui auréolait sa partenaire.
Pour la première fois de sa vie, il était intimidé.

Elle me traite de paysan, la ?..' M'faut un truc à répondre..

Il se saisit de la coupe de champagne qui pétillait sous son nez, en s'en servit une longue gorgée.
Instantanément, son organisme protesta, lui envoyant une douleur sourde qui parcouru tout son buste, partant de son oesophage, et s'étendant jusqu'à son estomac.

Merde, quel con.. A vouloir jouer les coqs, j'vais finir en mode anorexique au dessus des chiottes..
jusqu'au bout, j'enchaine les conneries..

Il se repris néanmoins, faisant abstraction de son état grippal, et répondit de l'air le plus naturel et aimable possible :

«  En effet, charmante demoiselle, mes fréquentations habituelles en matière de restaurant, ou même de divertissement sont tout autres. Ce qui ne m'a pas l'air d'être votre cas ..

Il désigna la coupe de champagne :

-Puis-je demander le nom de l'aimable jeune femme qui m'offre cette coupe ? »

Bien qu'en ayant prononcé le mot « aimable », il ait plutôt pensé à « empoisonneuse », ce dernier se rapportant au lot de soucis que lui avait causé ladite femme ce soir là.

Il n'en fît rien, et se contenta d'afficher un sourire charmeur, outre ce qu'il en pensait en son for intérieur, et sa douleur abdominal, en l'attente de la réponse de la charmante créature, qu'il commençait à se définir comme une « beauté fatale ».

[Angeline DeLassare]

La Belle Rose observa les faits et gestes de son invité. Elle arqua un sourcil amusé tout en l'imitant quand il pris sa flûte de champagne et se délecta à son tour de se délectant de ce doux breuvage au prix exorbitant comprit dans son dîner.

Cela l'étonnait de voir un vampire, hypothétiquement du Clan de la Sagesse de surcroît, boire ainsi, en public, quelque liquide qu'il soit. Elle n'avait que très rarement eut affaire par le passé à des Semblables de ce clan qui avait la faculté de fréquenter le milieu mondain tout en préservant la Mascarade avec brio. Il fallait tout de même être un tant soit peu expérimenté.

Angeline scruta le visage de son interlocuteur, à la recherche de la moindre marque de faible...

[Auspex Niv1 - Intensification des Sens -> Réussite.]

... et elle put remarquer un infime froncement de sourcils, accompagné d'un son sourd en provenance du torse du jeune homme, signe inéluctable de douleur. Il devait certainement être un jeune vampire, à n'en pas douter.

La Belle reposa son verre sur la table, le cessant de fixer l'inconnu de ses grands yeux émeraudes envoûtants et se décida à lui répondre. Bien qu'une ou deux secondes venaient seulement de s'écouler depuis la fin de la question de son interlocuteur.

"En effet, j'ai l'habitude de fréquenter ce genre d'endroit, même si les cabarets sont loin d'être mes préférés."

Angeline tendit la main vers un petit ramequin dans lequel se trouvait des olives. Elle en prit une avec une pique en bois et la porta à ses lèvres avant d'en apprécier la saveur. Elle était consciente que cela pouvait faire rager la personne à ses côtés, mais elle ne comptait tout de même pas se priver de ces petites gourmandises.

"L'aimable jeune femme se prénomme Madame Angeline DeLassare..."

Elle se pencha vers son oreille, murmurant d'une voix naturellement mielleuse.

"... et si j'étais vous, j'éviterais de continuer à ingurgiter quoi que ce soit..."

Elle se redressa, esquissant de nouveau un sourire en coin.

"Et à qui-ai je l'honneur?"

[Kwon Mee Joo]

Ce que cette Angeline DeLassare venait de lui chuchoter troublait Kwon au plus haut point.
En un instant, des pensées s'entremêlèrent à tout va dans son esprit:

«  Soit cette femme est une observatrice hors-pair, soit.. C'est une semblable..
Elle n'a pas l'air dangereuse.. Mais faut s'méfier des apparences..
Au moins elle ne m'est pas hostile.. Point positif. Et ce parfum... »

Il se délectait encore de la délicieuse odeur de la jeune femme, dont la proximité de son cou lui avait chatouillé agréablement le bout des narines.

Revenant de cet état second, il cligna imperceptiblement des yeux, remettant de l'ordre dans son esprit embrumé par la faim, les nausées dues à la coupe de champagne, et par les quelques phrases de cette douce beauté qui le déstabilisait tant.

Il expira brièvement du nez.

«  Mon nom, pour le peu qu'il importe.. Kown. Kwon Mee Joo. Sachez que je suis enchanté de faire votre rencontre, mademoiselle DeLassare. »

Sur cette phrase, qu'il avait prononcé avec une assurance nouvelle, il prit délicatement sa main, qui se faufilait sur la table, en cueillant de temps à autre une olive sur le bouquet que formaient les petites piques de bois qui les piquaient, et l'approcha lentement de ses lèvres, pour y déposer un doux baiser.

Ce geste lui fît parcourir un frisson le long de l'échine.. Ses mains étaient gelées..
Au moins autant que les siennes.

[Angeline DeLassare]

[Auspex Niv2 - Perception de l'Aura -> Echec critique.] Bon, bah on peut pas réussir à chaque fois, sinon ça serait trop beau >_<

La Belle ne put ressentir le trouble du Semblable à ses côtés. Soit il cachait bien son jeu, soit l'alcool lui montait doucement à la tête... bien que cela ne soit que très peu possible. Elle avait l'habitude de boire du champagne depuis près de deux cents ans.

La Rose écouta les dires du jeune homme, arquant imperceptiblement un sourcil. Mademoiselle? Elle? Elle retint de lâcher un petit rire désabusé, se contentant seulement d'étirer de façon infime le sourire suspendu à ses lèvres. Cela faisait bien longtemps qu'on ne la nommait plus par cet appellation. Elle n'était plus une jouvencelle depuis fort longtemps, un peu plus d'un siècle, mais Ancilla. Et les Nouveaux-nés se devaient de le respecter. Au moins, malgré sa fatigue et sa lassitude qui l'accablaient ce dernier mois, elle semblait encore à une fleur à peine éclose... Preuve qu'elle cachait bien son jeu. Angeline ne tint pas compte... Pas en public et à la vue des mortels. Mais n'oublierai pas de lui rappeler ses titres... une fois hors de ce lieu.

Quoi qu'il en soit, le nom du jeune homme ne lui fut pas inconnu. Effectivement, elle avait certainement du le croiser en Elyseum il y a de ça un moment. Voila pourquoi ce visage lui disait vaguement quelque chose.

Quand Kwon lui prit sa main pour y déposer un baiser, Angeline n'eut ni chaud, ni froid. Elle était habitué à ce genre de galanteries, aussi bien au sein de son Clan, de l'Alliance Patricienne, mais également par son éducation passée. Son seul bref étonnement : le décalage entre son attitude maladroite vis à vis de l'homme de la table voisine tout à l'heure et cette approche de séduction. Décidément, les Semblables du Clan de la Sagesse étaient pleins de ressources.

La Belle retira sa main, afin de récupérer sa flute de champagne qu'elle termina, en savourant ce liquide précieux jusqu'à la dernière goutte... sachant qu'elle ne dirait plus la même chose dans quelques heures. Elle reposa son verre, puis appuya ses coudes sur la table, posant délicatement son menton sur le revers de ses mains, tout plongeant à nouveau son regard émeraude dans celui de son interlocuteur.

"Alors... Dites moi Monsieur Mee Joo... Qu'êtes vous venu faire en ce lieu où il est bien rare d'apercevoir vos frères? Je suppose que vous n'êtes pas ici seulement pour le plaisir des yeux de voir de femmes à demie-nues se trémousser sur scène, non?"

La Rose avait dit ceci avec une voix douce, sensuelle, teinté d'une petite touche de taquinerie.

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